Comme le laisse entendre la baseline de Luyckx, Minds & Machinery, l'entreprise basée à Brecht associe des esprits intelligents à la distribution et au suivi de machines de qualité. La numérisation n'est donc jamais très loin...

Nous avons tendu notre micro aux esprits les plus avisés en la matière que compte Luyckx : Mathias (l'oreillette bluetooth invariablement calée derrière l'oreille), Robbe (22 ans seulement au compteur) et Tinne (dotée d’une vision numérique).

Quel est le degré de numérisation de Luyckx ?

Tinne : Très élevé ! La numérisation est vraiment omniprésente dans l'entreprise. Nous la déployons partout où elle peut améliorer notre efficacité. Et ce, toujours en fonction du client.

Pouvez-vous nous donner un exemple ?

Tinne : Nous utilisons une application dans laquelle nos techniciens de service introduisent leurs données d'intervention. Les anciennes fiches de travail sur papier ont été entièrement numérisées. Cela garantit une meilleure vue d'ensemble, moins d'erreurs et plus de transparence. Nos techniciens remplissent leur fiche de travail numérique sur place et dans le même temps, nous pouvons la lire en interne et agir de manière proactive. Une confirmation peut en outre être envoyée directement au client après l'exécution du travail, de sorte que ce dernier est informé sur-le-champ que la machine a été réparée et de ce qui a été fait exactement. Il en résulte un gain de temps et d'efficacité considérable.

Dans quels domaines la numérisation se poursuit-elle ?

Tinne : Nous avons notre boutique en ligne, MyMachine (suivi des machines) et deux formateurs informatiques internes, qui assurent la formation continue de notre personnel, mais qui examinent aussi constamment nos processus. Ils recherchent les possibilités d'améliorer nos processus grâce à la numérisation. Cela va de très petites choses pratiques, comme l'utilisation d'un raccourci clavier pour couper et coller, à une numérisation poussée des processus d'entreprise.

La numérisation et le contact personnel vont de pair

La numérisation fait-elle vraiment partie intégrante de votre stratégie ?

Tinne : Oui, absolument. La famille Luyckx souhaite que l’entreprise soit aussi numérique que possible. Chantal Luyckx en est la force motrice, au sens propre comme au sens figuré. Jos et Paula aussi (en dépit de son âge) adhèrent totalement à la nécessité de la numérisation. Ils réfléchissent aussi vite qu’ils marchent (tout le monde rit).

Que pensent les clients de toute cette numérisation ?

Tinne : L’objectif de la numérisation est de faciliter les choses, et non de les compliquer. Les clients restent libres de choisir la manière de nous contacter. Que ce soit par le biais de notre boutique en ligne, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ou encore par téléphone ou lors d'un rendez-vous personnel. L'un n'exclut pas l'autre. La numérisation et le contact personnel vont de pair. Mieux encore, la numérisation nous permet de nous investir encore davantage dans le contact personnel et le service, car elle fait gagner du temps à toutes les parties.

Tous vos clients partagent-ils cette vision du numérique ?

Tinne : Nous entendons évidemment rendre cette numérisation de nos services aussi conviviale que possible. C'est pourquoi nous apportons aide et soutien à nos clients en cas de besoin. Mais même si un client préfère procéder à l'ancienne, notre rôle est déterminant. La numérisation est un chemin que nous parcourons ensemble. Nous nous adaptons au rythme de nos clients.

Mathias : En fait, la numérisation ne présente que des avantages. Elle rend les choses plus faciles et moins coûteuses pour les clients et de notre côté, nous pouvons tous nous concentrer davantage sur notre mission principale : aider nos clients à avancer le mieux possible.

La numérisation est devenue indispensable, y compris pour les machines elles-mêmes.

Mathias : C'est vrai, c'est une évolution qui ne s'arrêtera pas. Il y aura toujours plus d'électronique dans les machines. Mais ces machines seront également beaucoup plus fonctionnelles. Certaines marques abandonnent complètement les commandes hydrauliques et optent résolument pour des machines à commande électronique.

Comment l'électronique améliore-t-elle la machine ?

Mathias : Les performances de la machine sont de plus en plus précises et exactes. La numérisation permet également de saisir et analyser des données. Cela donne une idée très précise de l'efficacité d'une machine. Les capteurs permettent en outre de détecter immédiatement les problèmes potentiels. Cela rend le service d'une machine plus transparent dans la mesure où tous les paramètres peuvent être lus à distance. En d'autres termes, vous pouvez détecter le problème de n'importe où dans le monde par le biais d'un ordinateur.

MyMachine, une vue d'ensemble numérique

Comment cela fonctionne-t-il dans la pratique ?

Mathias : Il faut voir les choses de la manière suivante : d'une part, vous avez la machine sur le terrain et, d'autre part, vous avez le technicien qui regarde un jumeau numérique de cette même machine, à distance et en même temps.

Ce qui nous amène à MyMachine.

Robbe : Exact. MyMachine est une plateforme en ligne qui permet de lire toutes les données grâce à un capteur placé dans la machine. On peut voir en temps réel où se trouve la machine et ce qu'elle fait.

Mathias : De plus, MyMachine cartographie l'ensemble de la flotte, toutes marques confondues. Votre flotte mixte, comme on l’appelle, peut être surveillée à distance en un coup d'œil. Cela donne une vue d'ensemble de la flotte. Nous soulageons ainsi le plus possible nos clients en leur proposant un package global réunissant toutes les données.

Une mine d'informations

Quel est l'avantage pour le client ?

Mathias : Cette vue d'ensemble numérique offre une mine d'informations. Il se peut que vous ayez loué une machine qui n'est plus opérationnelle depuis un certain temps, alors que vous pourriez utiliser votre propre machine. Vous pouvez ainsi économiser des frais de location inutiles.

Tinne : Sur les grands chantiers, il est possible de visualiser les manœuvres des machines. Ces informations permettent d'aménager le chantier de manière plus efficace et d'économiser de grandes quantités de carburant et d'_{émissions de CO2}.

Mathias: Vous pouvez littéralement surveiller les itinéraires des camions et voir combien de tonnes ils ont transportées en une journée. Vous pouvez ainsi comparer les tonnages à la consommation de carburant, ce qui vous donne une meilleure idée de votre efficacité.

Robbe : Nous voyons aussi le nombre d'heures pendant lesquelles la machine fonctionne, quand elle travaille effectivement et quand elle est à l'arrêt. Cette connaissance des données peut être très utile au propriétaire. Là encore, cela permet d’économiser une quantité considérable de carburant. Nous avons observé qu'en économisant cinq minutes par jour d’inactivité, l'investissement dans la plateforme MyMachine est déjà rentabilisé.

Comment pouvez-vous en être si sûr ?

Robbe : J'y ai consacré mon mémoire de fin d'études (rires).

Cela mérite quelques mots d'explication.

Robbe : J'ai commencé par travailler ici pendant les vacances, puis j'ai fait mon stage dans le service après-vente. Pour moi, c'était une étape logique de faire mon mémoire sur MyMachine. La plateforme numérique m'a d'emblée interpellé. J'ai trouvé ce sujet extrêmement intéressant. Et voilà, maintenant je travaille ici.

Depuis combien de temps travaillez-vous chez Luyckx ?

Robbe : Trois bons mois.

Et vous êtes déjà responsable de MyMachine. C'est pas mal à un si jeune âge...

Robbe : Merci beaucoup, je suis très heureux d’avoir reçu cette opportunité.

Tinne : Il me semble que c'est aussi le propre de Luyckx. Ici, ce n'est pas l'âge qui est pris en compte, mais la compétence et la motivation.

Mathias : Je suis du même avis. C'est aussi un travail très varié. Nous installons les capteurs, assurons le contact avec le client, effectuons le suivi informatique... Nous sommes plus que de simples vendeurs de machines. Nous accompagnons nos clients en leur proposant des services complémentaires tels que MyMachine, qui leur facilitent la vie.

Mesurer, c'est savoir

Comment la plateforme MyMachine est-elle accueillie par les clients ?

Robbe : Les clients qui l'utilisent sont très enthousiastes. Une fois en service, ils en voient rapidement les avantages.

Mathias : Dernièrement, nous avons contacté un client d'Hitachi dont les machines sont équipées de capteurs d'huile. Les capteurs indiquaient que l'huile devait être remplacée de toute urgence. Cette surveillance permanente, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, permet d’éviter des coûts importants. Mais nous pouvons aussi analyser les machines à distance et résoudre certains problèmes à l'aide de logiciels.

Tinne : Mesurer, c'est savoir. La gestion de la flotte s'en trouve améliorée et le coût total de possession diminue en conséquence.

Mathias : C’est exact. Les machines sont entretenues au bon moment, elles fonctionnent plus efficacement en tournant le moins possible au ralenti et qui plus est, on sait où elles se trouvent. Nous avons d'ailleurs réussi à élucider le vol d'une machine de cette manière.

Robbe : Nous testons aussi actuellement le contrôle d'accès à distance. Chaque opérateur reçoit un code ou un badge qui lui permet, à lui et à lui seul, d'accéder à une machine donnée. Par exemple, nous pouvons définir à distance la durée pendant laquelle l'opérateur peut conduire une machine donnée.

À mesure que les machines se complexifient, les clients ont-ils besoin d'une assistance de meilleure qualité ?

Mathias : En effet. Nous sommes constamment en train d'actualiser nos connaissances et de suivre les derniers développements. Le client final n'est pas en mesure de suivre tout cela.

Tinne : Je pense qu'il est justifié de dire que Luyckx adopte la numérisation sous toutes ses facettes.

En fait, pourquoi avez-vous décidé de développer vous-même MyMachine ?

Mathias : Nos clients nous sollicitent de plus en plus pour la numérisation. C'était en outre une étape logique pour Luyckx. Nous étions déjà en charge des ventes, de la maintenance et du service. La gestion numérique est la pierre angulaire de notre approche axée sur les services. Nous connaissons évidemment les machines sur le bout des doigts et nous étions sans doute les mieux placés pour concevoir une telle plateforme.

Robbe : Nous avons aussi veillé à ce qu’elle soit aussi conviviale que possible. Aujourd'hui, nous fournissons des capteurs de série sur chaque machine. Vous pouvez donc faire appel à MyMachine quand vous le souhaitez.

Tinne : Cette surveillance numérique alliée à nos connaissances techniques dans la pratique constitue notre force.

Avez-vous également dû former vos techniciens ?

Mathias : Il s'agit d'un processus systématique. Il est vrai que cela fait des années que l'on utilise des logiciels. Notre personnel a toujours évolué au même rythme.

Tinne : Je pense que c'est aussi un peu l'état d'esprit de tous ceux qui travaillent chez Luyckx. Tout le monde souhaite apprendre et se tenir au courant des derniers développements. C'est ainsi que nous nous maintenons mutuellement en éveil.

Vers quoi nous dirigeons-nous ?

Comment voyez-vous l'avenir en termes de numérisation ? Vers quoi nous dirigeons-nous ?

Mathias : Cela va à la vitesse de l'éclair. On observe en outre une évolution vers une connexion croissante. Tout et tout le monde est connecté. Les pelles deviennent de plus en plus des robots où la machine gagne en précision.

Tinne : Nous en venons à notre coentreprise avec Ultimated.

Mathias : En effet. Ce sont eux qui équipent les machines de systèmes indicateurs d'excavation et de contrôle de la machine. Les pelles sont donc capables de creuser jusqu'au dernier centimètre, ce qui peut avoir un impact considérable sur de grandes surfaces.

Tinne : Les tracteurs en sont également équipés, ce qui permet de mieux cartographier le champ, de semer plus efficacement, etc.

Robbe : Tout peut être réglé parfaitement : le champ, le plan de travail, le semoir... de sorte qu'il n'y a jamais de chevauchement. Le tracteur fonctionne en grande partie de manière autonome. La technologie peut vraiment changer la donne.

À terme, l’opérateur deviendra-t-il superflu ?

Mathias : Non, je ne pense pas. Sa tâche sera toutefois en constante évolution. La supervision humaine subsistera toujours. Saisir des données et manipuler la machine à sa guise deviennent évidemment des tâches essentielles.

Tinne : Je pense que la composante humaine continuera à faire la différence. La grande force réside dans la combinaison de l'expérience, de l'expertise et de la technologie.

Mathias : Les opérateurs bien formés constituent déjà un goulot d'étranglement. Équiper les machines de technologies permet d'acquérir une certaine expérience, ce qui facilite la prise en main par un nouvel opérateur. Lorsque nous livrons une nouvelle machine à un client, celui-ci reçoit une explication détaillée, mais nous proposons également des formations.

#Passion

Pourquoi aimez-vous tant ce travail ? Et pourquoi le numérique vous séduit-il tant ?

Robbe : En ce qui me concerne, j'ai grandi avec la numérisation. Petit, j’épluchais déjà les manuels de tracteurs. Et j'ai toujours été fasciné par les grosses machines. L’idéal est de combiner les deux. Tout cela me plaît beaucoup. C’est indispensable.

Mathias : J'ai toujours été attiré par la technique en général. Moi aussi, quand j’étais enfant, je dessinais des voitures et des machines jusque dans les moindres détails (rires). Chez Luyckx, je peux m'adonner à tout cela. J'ai contribué à MyMachine et je suis également impliqué dans cette histoire d'hydrogène. Chaque fois que nous lançons un nouveau projet, je suis également partie prenante. On me dit : « Mathias, voilà le problème, à toi de le résoudre. » Cela me ravit.

Tinne : Toujours vouloir faire mieux. Nous voulons tous aller de l'avant. Ce dynamisme est très inspirant.